L’hostilité des Libanais face à la nouvelle vague de réfugiés
Les conditions de vie des réfugiés syriens au Liban sont difficiles. Une grande majorité d’entre eux vivent dans des habitations de fortune comme des tentes ou des cabanes, entassés dans des camps informels.
La situation sécuritaire est instable et les habitations sont loin d’être isolées contre le froid et la pluie. Des intempéries viennent fragiliser les conditions de vie déjà précaires des réfugiés, comme ce fut le cas lors des récentes inondations de 2019. Selon les Nations Unies, en 2015, 70 % des réfugiés syriens au Liban vivaient déjà sous le seuil de pauvreté.
Cet exil est d’autant plus difficile pour les enfants qui ne mangent pas à leur faim et sont coupés de toutes activités scolaires ou extra-scolaires.
Malheureusement, le Liban peine à aider et accompagner tous ces réfugiés. Déjà sonné par une importante vague de migrants palestiniens depuis 1948, le Liban craint de ne plus pouvoir faire face à ce nombre trop important de réfugiés.
L’opinion public voit également d’un mauvais œil cette vague migratoire d’une main d’œuvre venue chercher un refuge et du travail au Liban. Les frictions entre réfugiés et Libanais ne cessent d’augmenter, plus particulièrement dans les régions du pays accueillant déjà des Palestiniens. Les habitants craignent de ne plus trouver de travail et de voir l’insécurité augmenter dans leurs quartiers.
Petit à petit, le gouvernement libanais accumule les mesures pour convaincre les Syriens de rentrer dans leur pays, notamment en compliquant les démarches pour les renouvellements de permis de résidence. Sans papiers, les Syriens se retrouvent bloqués et ne veulent plus sortir des camps de peur de se faire contrôler par la police.
Cette pression constante se manifeste également par la destruction des habitats en dur dans les campements de fortune ; le Liban ayant interdit toute création de camps officiels en 2011 par crainte de voir s’installer définitivement les réfugiés Syriens.
Les réfugiés doivent alors rebâtir sans cesse leurs abris. Et bien que certains envisagent finalement de repartir en Syrie, ce retour demeure dans de nombreux cas impossible en raison de la situation actuelle de l’autre côté de la frontière.