Ukraine : traumatisées, elles témoignent

Le 24 février 2022 est une date que Nina, Oksana et Olena n’oublieront jamais.

« J’ai été réveillée par les bombes qui tombaient sur notre village situé près de Borodyanka« , a déclaré Nina avec tristesse. C’est avec effroi que sa famille et elle découvrirent que Kiev, la capitale de l’Ukraine, avait été attaquée. Ils avaient entendu des gens se faire tuer mais ils ne pouvaient rien faire. Les chars blindés russes avaient déjà commencé à remplir les rues de leur village… « Notre sécurité était une priorité. Nous étions prêts à faire tous ce qu’ils nous disaient pour protéger nos vies », a-t-elle ajouté.

Ça a durée un mois, a expliqué Nina, un mois à subir cette atrocité. 

À cause des attaques, les écoles ont été fermées. « C’était une période affreuse. Je suis allée voir mes voisins, et nous nous sommes tous mis à pleurer. » explique Oksana. Malgré son jeune âge, elle a rapidement dû faire face à la réalité.

Olena, elle, était très calme et renfermée. Le stress qu’elle a vécu est encore gravé sur son visage. Elle a 15 ans, et en a déjà trop vu. « Nous n’avions pas pris l’attaque au sérieux. Mais lorsque nous étions en route vers un autre village, nous avons entendu les explosions… » a-t-elle déclaré.

Ils étaient loin d’imaginer toutes les atrocités qui se produisaient dans leurs villages, autrefois paisibles.

C’était la maison d’enfance d’Olena, l’endroit où elle est née et a grandi.

Une enquête sur les droits de l’homme, faite par l’ONU en Ukraine, a révélé un « nombre très élevé d’exécutions dans 16 villes et villages ». Une grande partie des victimes étaient des enfants comme Nina, Oksana et Olena. Lorsque nous leur avons demandé ce qu’elle avait pu « apprendre » de cette déchirante expérience, elles ont toutes les trois répondu :

« Le monde entier connaît maintenant le courage des ukrainiens.« 

Tatiana, enseignante et psychologue, est très préoccupée par le traumatisme vécu par les enfants et les adultes. Même si son bureau a été détruit par les bombardements à Borodyanka, elle insiste sur le fait que « le soutien psychosocial de ces enfants est crucial et qu’il doit continuer« .

Valentyna, la directrice de l’école technique de Borodyanka, nous a expliqué les dégâts que son école a subi. « Nous avons fermé l’école puis nous l’avons réouverte avec des installations limitées car beaucoup d’entre elles ont été détruites. Nous commençons tout juste à reconstruire.« . Son école accueillait 300 élèves.

Un rapport du ministère de l’Éducation, par l’intermédiaire de Save Schools, a déclaré que 1 601 établissements d’enseignement « ont souffert des bombardements et d’obus », et plus de 300 ont été complètement endommagés.

World Vision International travaille avec l’association locale « Girls ». Elle apporte un soutien psychosocial aux enfants de Borodyanka. Katya, la coordinatrice du projet, a remercié plusieurs ONG pour leur soutien continu. La poursuite de ce travail est primordial, et, en particulier pour les femmes et les filles.

Le récent document politique d’ONU Femmes a mis en évidence l’impact dévastateur du conflit en Ukraine sur les femmes et les filles. Il souligne les principaux problèmes « mettant davantage en danger la santé physique et mentale des femmes et des filles ».

World Vision International a soutenu 27 991 enfants en Ukraine, en Roumanie, en Moldavie et en Géorgie grâce à des activités éducatives similaires.

À ce jour, 152 452 personnes dans 15 municipalités ukrainiennes ont été soutenues grâce à des groupes et organisations humanitaires locaux.

Malheureusement, des millions d’enfants dans le monde vivent dans des zones de conflits et n’ont pas l’enfance qu’ils méritent. Aidez-nous à les protéger.

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