Conflit Thaïlande Cambodge : au cœur du conflit, des enfants en première ligne

Une crise humanitaire qui s’enracine dans un passé trouble

La frontière entre la Thaïlande et le Cambodge n’a jamais été complètement définie depuis la fin de l’ère coloniale. Les tensions autour des temples de Preah Vihear et Ta Muen Thom, symboles d’identité nationale pour les deux pays, ravivent régulièrement les braises d’un conflit jamais vraiment éteint.

Mais cette fois, l’escalade a été plus brutale. Les combats se sont étendus à plusieurs provinces cambodgiennes, semant la panique. Les frappes aériennes, les bombardements et les tirs croisés ont fait de simples villages des zones de guerre. Les habitants, pris au piège, n’ont eu d’autre choix que de fuir.

Une situation préoccupante pour le bien-être des enfants

À travers son engagement de longue date au Cambodge et en Thaïlande, World Vision observe avec une profonde inquiétude l’impact de cette crise sur les enfants. Leur sécurité, leur bien-être émotionnel, leur santé, leur accès à l’éducation sont gravement menacés.

Les conséquences psychologiques d’un tel contexte sont majeures. Les enfants exposés aux violences, aux déplacements forcés, à la rupture des repères familiaux ou scolaires, risquent de développer des troubles importants. Dans chaque situation similaire à travers le monde, World Vision a constaté que le traumatisme d’un conflit laisse des marques durables si les soins et l’accompagnement ne sont pas immédiats.

Une réponse humanitaire coordonnée, neutre et déterminée

World Vision Cambodge a activé une réponse d’urgence nationale dès la mi-juin. Des équipes ont été temporairement évacuées des zones à haut risque pour leur sécurité, mais les opérations se poursuivent en coordination étroite avec les autorités locales. L’objectif : identifier les communautés les plus vulnérables, évaluer leurs besoins et fournir une assistance rapide, adaptée et respectueuse de la dignité des familles.

En Thaïlande, World Vision suit de près l’évolution de la situation dans les districts frontaliers les plus exposés : Aranyaprathet, Kap Choeng, Kantharalak, Nam Yuen, Khlong Yai. Des exercices d’évacuation dans les écoles ont été lancés pour préparer les enfants à un éventuel déplacement, en lien avec les autorités éducatives.

Les priorités d’intervention sont claires :

• Fourniture d’eau potable et de solutions sanitaires d’urgence (toilettes mobiles, kits d’hygiène) ;
• Assistance alimentaire pour les familles déplacées ;
• Mise en place d’espaces sûrs pour les enfants et d’un soutien psychosocial adapté ;
• Création d’espaces d’apprentissage temporaires pour que l’éducation ne soit pas interrompue ;
• Protection des enfants contre les risques d’abus, de négligence ou d’exploitation.

Un appel à la paix

“La peur dans les yeux des enfants qui fuient les tirs à la frontière est un rappel douloureux que les plus vulnérables sont toujours les plus exposés. Nous appelons à la paix, pour que chaque enfant puisse vivre en sécurité, apprendre, rêver et grandir.”

Ny Sopharan, Directeur des opérations, World Vision Cambodge

Face à la montée des tensions, World Vision appelle toutes les parties à œuvrer sans délai pour une résolution pacifique, juste et durable. La protection des populations civiles, en particulier des enfants, doit être une priorité absolue, conformément au droit international humanitaire.

Un engagement basé sur une connaissance du terrain

World Vision s’appuie sur plus de 50 ans d’expérience humanitaire en Thaïlande, une présence locale forte et une capacité de réponse éprouvée. En 2024, nous avons pu venir en aide à plus de 2 millions de personnes dans la région, à travers des programmes intégrant la protection de l’enfance, l’accès à l’éducation, le soutien aux moyens de subsistance et la réponse aux catastrophes.

Aujourd’hui encore, notre mission reste inchangée : répondre aux besoins là où ils sont les plus urgents, sans distinction, sans parti pris, avec humanité et respect.