Afghanistan : le retour forcé des réfugiés en Iran

Depuis plusieurs mois, des milliers de migrants afghans sont expulsés d’Iran chaque semaine. À leur retour par le poste-frontière d’Islam Qala, dans la province d’Hérat à l’ouest de l’Afghanistan, ils ne trouvent ni accueil digne, ni ressources pour survivre. Ces hommes, femmes et enfants afghans fuient souvent la pauvreté extrême ou ont été refoulés après avoir tenté de chercher refuge en Iran. Leur situation reste critique.

La situation à Islam Qala

Selon les chiffres officiels, plus de 5 000 personnes par jour franchissent la frontière, épuisées, affamées, souvent sans bagages ni argent. L’arrivée se fait sous une chaleur écrasante, dépassant les 40 °C. Pour ces migrants afghans de retour, le choc thermique s’ajoute à la désorientation, la faim et l’angoisse du lendemain.

Une fois à Islam Qala, les migrants afghans sont pris en charge sommairement dans un centre d’accueil surpeuplé et temporaire. L’accès à l’eau potable, à un abri décent ou à des soins médicaux y est limité. Les familles dorment à même le sol, parfois pendant plusieurs jours, sans savoir où aller. La majorité d’entre elles ne disposent d’aucun moyen de transport pour rejoindre leur province d’origine.

World Vision, ONG internationale de développement et d’aide humanitaire, est l’une des rares organisations à intervenir sur place. Elle fournit des kits alimentaires d’urgence, des vêtements, des soins médicaux de base ainsi que des services de soutien psychologique, en particulier aux enfants isolés ou traumatisés. En collaboration avec les autorités locales, elle soutient également les cas les plus vulnérables : femmes enceintes, personnes âgées, enfants non accompagnés.

Pourquoi ces retours massifs ?

Les expulsions d’Afghans d’Iran ont connu une nette augmentation depuis 2023. Plusieurs facteurs l’expliquent : la crise économique en Iran, la pression migratoire, ainsi que des tensions politiques entre les deux pays. Pourtant, ces populations reviennent dans un pays en crise : économie effondrée, insécurité alimentaire généralisée, chômage massif et droits fondamentaux, notamment pour les femmes, sévèrement restreints.

Pour beaucoup, le retour au pays n’est pas un choix, mais une contrainte. Et pour certains, c’est un aller-retour : après quelques semaines, ne trouvant aucun soutien, ils repartent vers la frontière, reprenant les routes de l’exil, au péril de leur vie.

Un appel à l’action internationale

Le cas des migrants afghans à Islam Qala n’est pas isolé. Il révèle une crise plus large : celle d’un pays confronté à des déplacements massifs de population, internes et transfrontaliers, dans un contexte de crise humanitaire persistante. La communauté internationale doit urgemment renforcer l’aide humanitaire à la frontière et dans les zones de retour, tout en garantissant un minimum de protection pour ces populations vulnérables.

En soutenant des organisations comme World Vision, chacun peut contribuer à atténuer la souffrance de ces populations afghanes, et donner aux familles contraintes de rentrer une chance de reconstruire leur vie avec dignité.

Les réfugiés afghans en Iran sont confrontés à des conditions de retour inhumaines. Islam Qala devient le symbole d’une crise migratoire silencieuse, à la croisée de la faim, de la chaleur et de l’abandon. Il est temps de faire entendre leur voix.

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